Au-delà des propriétés remarquables du miel de manuka qui sont l’objet de très nombreuses publications, voici quelques éléments pour découvrir les raisons de son efficacité récemment découvertes par les scientifiques, et pour choisir en toute connaissance de cause parmi les différents produits disponibles.
Le manuka (Leptospermum scoparium) est un arbrisseau de 3 mètres de haut très répandu en Nouvelle-Zélande. Il y recouvre d’immenses territoires sauvages, notamment parce qu’il a colonisé les espaces déforestés par les européens. Il appartient à la famille des Myrtaceae comme le Tea-Tree dont l’huile essentielle est réputée pour ses propriétés antibactériennes.
Il se couvre de petites fleurs blanches pendant environ 6 semaines durant l’été austral, et les abeilles produisent alors un miel unique au monde, doté de propriétés exceptionnelles.
Les articles et les publicités concernant le miel de manuka sont régulièrement présents dans les magazines Bio et diététiques, et il est courant d’entendre qu’une véritable mode s’empare de ce produit. En fait, le regain d’intérêt pour le miel de manuka est porté par deux phénomènes bien distincts :
On estime que le miel est connu depuis environ 10 000 ans, des peintures rupestres montrent sa récolte dans une grotte de Las Aranas, 7000 ans av JC près de Valence en Espagne.
Il a été utilisé en Europe comme édulcorant jusqu’à la production de la betterave à sucre en 1801.
La production mondiale est d’environ 1,5 million de tonnes, dont ¼ par la Chine et 1/8 par l’Europe.
Le miel de manuka est produit exclusivement en Nouvelle Zélande, il représente 1/1000éme de la production mondiale de miel, et est principalement exporté vers l’Europe.
Quelques puissent être ses autres apports ou propriétés, la directive européenne du 20 décembre 2001 classe le miel comme un aliment.
Il doit être pur, tel que produit par le ruche :
On le classe :
Composant | Proportion |
Carbohydrates | 77 à 84 % |
Glucose | 30 à 40 % |
Fructose | 35 à 75 % |
Eau | 15 à 23 % |
Protéines (enzymes) | Ca, 300 mg/100g |
Acides aminés | 50 à 300 mg/100 g |
Minéraux | 10 à 100 mg/100g |
Polyphénols | 10 à 300 mg/100 g |
Traces de différents éléments et vitamines |
Elles étaient déjà connues au temps d’Aristote en 350 Av JC, et c’est Van Ketel qui a publié en 1892 la première étude au sujet des effets antimicrobiens du miel.
En 1937, Dold et ses collaborateurs ont introduit le concept d’inhibine pour décrire ses agents antimicrobiens. Depuis, de nombreuses études ont confirmé et caractérisé ces propriétés :
Ce miel est récent !
Les maoris utilisaient les propriétés bactéricides des feuilles de manuka depuis longtemps, et il a fallu attendre l’arrivée des abeilles à miel des européens pour que ce miel soit produit en 1839.
Pour tout connaitre sur ce miel, le mieux est de consulter les travaux du Docteur Molan qui a consacré sa vie à son étude : https://waikato.academia.edu/PeterMolan/
Ce site contient 30 articles en anglais, dans un langage compréhensible par des non spécialistes. Toutes ses publications scientifiques sont aussi disponibles sur le site de l’université de Waikato.
Peter Molan a étudié pendant longtemps les miels de Nouvelle-Zélande, et plus particulièrement celui de manuka, il a rapidement conclu que ceux-ci avaient des propriétés antibactériennes uniques.
N’ayant pas identifié la cause de ces propriétés spécifiques, il les a regroupées sous le vocable « d’effets non péroxidiques » par opposition à l’effet péroxidique présent dans tous les miels.
La découverte du Professeur Thomas HENLE, Chercheur à l’Université Technique de Dresde
En 2008, « plus ou moins par chance » Thomas Henle et son équipe ont découvert la présence du composant qui est à l’origine de l’effet spécifique du miel de manuka : c’est le méthylglyoxal (MGO).
Voici le graphe de la chromatographie en phase liquide à haute performance qui met cette découverte en évidence :
Ce composant était déjà connu car présent dans de nombreux aliments, mais c’est sa forte concentration dans le miel de manuka qui lui donne ses propriétés exceptionnelles.
Concentration de methylglyxoal
Aliment | mg/kg |
Café | 4 à 17 |
Pain | 2 à 28 |
Vin | Jusqu’à 4 |
Miel normal | Jusqu’à 5 |
Miel de Manuka . | de 347 à 734 |
La photo ci-après met en évidence que c’est le méthylglyxoal qui confère au miel de manuka sa capacité antibactérienne. Elle compare l’activité antibactérienne du miel de mauka, du miel normal auquel on a ajouté du MGO, du MGO pur, et un miel normal sans adjonction de MGO.
Le cercle bleu autour du staphylocoque doré est l’indicateur de l’activité antibactérienne, il est clairement visible là où le MGO est présent, et il est absent dans le cas du miel normal sans MGO.
Enfin, la courbe ci-dessous montre la corrélation presque linéaire entre la concentration de MGO dans un miel et la puissance de son activité antibactérienne.
Elle est constituée à partir de la mesure de l’activité antibactérienne de 61 échantillons de miels de manuka contenant des quantités différents de MGO.
D’autres travaux comparent l’activité antibactérienne du MGO et celle du peroxyde présent dans tous les miels
A l’issue de ces travaux, la communauté scientifique, et en particulier le professeur Molan, s’accordent sur les assertions suivantes :
Il est possible d’augmenter la concentration en MGO d’un miel de manuka en le chauffant, mais cette pratique est bien entendu à proscrire, ne serait ce parce que le miel ainsi travaillé perdrait sa dénomination de miel au sens de la directive européenne.
Le MGO présent naturellement dans le miel de manka est le résultat de la dégradation de la DHA (dihydrooxyacétone)
La recherche a montré que la DHA était présente dans le miel jeune peu après que les abeilles l’aient déposé dans les cadres. Quand le miel mûrit, elle se transforme en MGO, et cette corélation entre la baisse du DHA et l’augmentation du MGO a été démontrée durant les 120 premiers jours de stokage.
Tous les miels de manuka n’ayant pas le même niveau d’effet antibactérien, la nécessité de procéder à un classement est vite apparue.
En parallèle avec ses recherches, et à défaut d’en avoir identifié la cause, le professeur Molan a participé à la création du premier classement des miels de manuka en fonction de leur efficacité antibactérienne : c’est l’indice UMF signifiant « Unique Manuka Factor », comprenez le facteur antimicrobien spécifique du miel de manuka.
On trouve sur les pots de miels étalonnés selon de cet indice une mention de la forme UMF10+ à UMF 20+, ce dernier ayant l’effet le plus puissant.
Ce nombre exprime le pourcentage de phénol que doit contenir une solution pour produire un effet antibactérien comparable : le miel UMF 15+ est aussi efficace qu’une solution à 15% de phénol. Plus l’indice est élevé, plus il aura une efficacité contre les bactéries multi résistantes, les inflammations, cicatrices, etc…
L’indice IAA (Indice d’activité antimicrobienne) est une autre marque déposée ayant la même signification.
Pour une activité entre :
Découlant directement de la découverte du professeur Henle, cet indice exprime tout simplement la quantité de MGO mesurée dans un miel de manuka en mg/kg.
Cet indice mesure l’activité péroxydique totale (Total Peroxydique Activity), c’est-à-dire, l’activité liée à la présence de péroxyde d’hydrogène et celle liée à la présence de MGO.
En absence d’organisme de normalisation officiel et indépendant, il est difficile de départager ces différentes façons de quantifier le niveau d’activité des différents miels de manuka. Tous ces indices sont des marques déposées, et chacune avance ses arguments propres pour valoriser son produit.
Les marques établies qui figurent ici proposent des produits de qualité et à l’efficacité incontestable. Même si ces classifications diffèrent, elles permettent au moins de comparer entre eux les miels d’une même gamme.
Toutefois, il semble que le critère le plus objectif est la mesure la quantité de méthylglyoxal dans un miel :
On peut comprendre que les marques sont réticentes à abandonner leur classement, mais le respect minimum du consommateur et de la science serait de faire figurer la concentration de methylglyoxal sur l’étiquette.
Sans cela, la simple présence des indices UMF, IAA et TPA est empirique. Pour reprendre un exemple du professeur Henle, elle revient à classer les boissons alcoolisées sans leur pourcentage d’alcool, en décrivant seulement le niveau d’ébriété que leur consommation induit…
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